FT 013 - La sécurité incendie

Le feu devrait être la hantise des organisateurs. Que ce soit un effet pyrotechnique raté, ou une simple bougie qui tombe, les raisons de proposer une catastrophe au programme des joueurs sont nombreuses. Et pourtant, ce risque est souvent bien peu anticipé par les organisateurs.

Une notion des plus importante en ce qui concerne le feu est la suivante: ne pas paniquer. En effet une personne qui panique est incapable d'éteindre un petit feu qui se propage. Il peut être intéressant pour vous de savoir si parmi vos joueurs vous avez des pompiers.

 

I Qu’est ce que le feu?

1. Un peu de physique

Le feu est une oxydation totale ou partielle et exothermique (dégageant de la chaleur) d’une matière. Il se compose de trois choses: le carburant, le comburant, et l’énergie d’activation. Si l’une de ces trois composante n’est pas présente, il n’y a pas feu.

 

2. Le carburant

C’est la chose qui brûle, l’essence de votre voiture, le bois dans la cheminée...

 

3. Le comburant

C’est ce qui contient l’oxygène permettant l’oxydation. Généralement c’est l’air, mais certains produits peuvent brûler (comme le phosphore) ou exploser dans l’eau.

 

4. L’énergie d’activation

C’est ce qui va initier le feu. Dans un moteur diesel, c’est la compression, et la chaleur. Dans un moteur essence, c’est l’étincelle de la bougie. Dans la cheminée, c’est votre allumette. La lumière ou une vibration peuvent suffire à certains produits.

 

II Feu et Sécurité

L’extinction

Pour éteindre un feu, il faut deux choses: lui supprimer le carburant, ou le comburant, et l’empêcher de repartir (énergie d’activation). Ça a l’air simple en apparence, mais je pense qu’il ne faut pas dire cela aux pompiers du Var (par exemple...) Pour illustrer le manque de comburant, je vous renvoi au film “Backdraft” car on y voit un effet de retour de flamme magnifique, le feu en absence d’oxygène s’étouffe lui même, puis quelqu’un ouvre une porte, et soudain, le feu repart dans une explosion spontanée, pouvant même souffler les flammes et les éteindre. 

Malheureusement tous les feux ne se valent pas, et on en distingue différentes sortes en fonction de ce qui brûle, et de leur origine. On trouve d’ailleurs différents type d’extincteurs: poudre, eau et additifs, dioxyde de carbone.

Sur chaque extincteur est marqué le type de feu concerné et la façon de l’utiliser. Sachez toutefois qu’il ne convient pas d’attaquer un feu d’origine électrique avec de l’eau, et encore moins sans avoir coupé au préalable le courant électrique. De même pour éteindre un feu d’huile ou d’hydrocarbure avec de l’eau nécessite une certaine technique, quand ce n’est pas impossible.

Les extincteurs peuvent être loués, mais à l’achat valent entre 100 et 200 €, ils doivent être ré éprouvés chaque année.

Attention: si un feu dépasse les quatre mètres carrés, il convient d’avertir les pompiers. Ne vous laissez pas berner par les films américains ou le héros part seul dans la fournaise avec un petit extincteur de 6 kilo pour sauver le bébé de sa voisine... A priori il aura une autonomie de 20 peut être 40 secondes... Avis aux amateurs.

 

1. Evaluer les risques

Si vous vous sentez l’âme de continuer, sachez que c’est là ou tout se corse!

Prévoir l’imprévu, reste très délicat. Cependant il faut retenir que nous craignons la chaleur, les explosions, les projections, et les gaz. Si vous êtes de tendance suicidaire, pensez que les personnes qui vous entoureront pendant le GN ne le sont pas. Les risques ne sont pas que pour le manipulateur, mais pour toute personne présente.

 

a) La chaleur

Protégez tout ce qui peut craindre, aspergez d’eau, éloignez les objets, les corps des sources de chaleur. La chaleur a trois mode de propagation: la convection, la conduction, et la radiation. Pour une protection personnelle, un tissus (en fibre naturelle uniquement) imbibé d’eau peut faire l’affaire. Il existe aussi une poudre “Water Jel”, mélangée, a de l’eau, qui résiste bien à la chaleur, et on peut aussi l’utiliser pour traiter une brûlure. On la trouve chez les équipementier en protection personnelle (vendeurs de casques, boite à pharmacie...) et chez les grossistes en chimie (Prolabo, Merck-Clevenot...) Couverture et compresses sont très chères environ 100€. Au Etats Unis les pompiers l’utilisent sur des couvertures pour extraire les victimes des flammes. D’ailleurs ce type d’intervention est interdit en France, et il y a beaucoup moins de mort chez nos pompiers qu’outre atlantique.

(1) Propagation par la conduction

La chaleur se transmet dans le matériau, exemple: tenez un trombone déplié dans une flamme... Quand ça brûle les doigts, c’est que le métal du trombone à transmis la chaleur par conduction.

 

(2) Propagation par radiation

C’est le rayonnement direct d’une flamme ou d’une résistance. Exemple: comme ci dessus mais sans le trombone. Quand ça brûle les doigt... c’est que vous avez reçu la radiation de chaleur dans les doigts.

 

b) Les explosions

Petite anecdote réelle: sur le tournage d’un film de cow-boy, le réalisateur fait attendre la prise, cependant tout était près pour l’attaque de la diligence. Les indiens sont sensés tirer des flèches enflammées sur elle. Pour qu’elle prenne bien, on l’a imbibée d’essence. Moteur, ça tourne, mais on a trop attendu, l’essence s’est dispersée trop volatile, la prise est spectaculaire, mais deux personnes étaient dans le “whouuff”. Dommage.

Il faut se méfier de tout ce qui peut être volatil, les gaz comme les poudres apparemment “ inoffensives ”.

 

c) Les projections

Une autre anecdote: Réception au château de La Motte Tilly, la duchesse pestant contre les rigueurs du temps, se presse contre la cheminée. Elle se réchauffe, le feu crépite, et une simple escarbille fini sa course sur sa magnifique robe à crinoline. On panique, on s’affole, mais rien n’éteint les flammes... Il parait que les funérailles ont été magnifiques.

Parfois dans les explosions, de petits projectiles enflammés ou incandescents peuvent être très dangereux.

 

d) Les gaz

Dans les incendies, la plus grande menace et cause de la perte de connaissance, sont les gaz. Certaines matières ont d’ailleurs la désagréable idée de se décomposer en matériaux très dangereux. Ainsi le Polyuréthane forme dans sa combustion un gaz à base de cyanure (très contraceptif puisque mortel!).

Soumis à un gaz, un linge humide sur le nez et la bouche, peut être une protection temporaire, et il faut en être conscient peu efficace. Si vous le pouvez, l’utilisation d’un masque à cartouche est de loin préférable, mais de loin plus coûteuse, de plus, il faut être rigoureux sur sa maintenance, et la date de péremption des cartouches. Donc, le plus simple est de ne pas faire de feu ou de fumée dans une grotte de façon pyrotechnique.

 

2. Protéger Alerter Secourir

Tous ceux qui ont entendus parler de secourisme connaissent cette séquence, qui est l’ordre logique d’intervention en cas d’accident. Elle est naturellement extensible à notre sujet. Je les détournes ici pour la préparation et l’exécution pyrotechnique.

 

a) Protéger

Même pour expérimenter seul dans votre garage, ayez les réflexes qui sauvent. Ayez préparé un bac ou un seau d’eau, éventuellement de sable pour asperger ou immerger ce qui peut poser problème. Identifiez tous les éléments de votre environnement: arbre, herbe sèche, tissus, milieu fermé, source électrique...

Pour vos vêtements évitez tous les tissus synthétiques, et évitez d’intervenir près de sac de couchage. En effet, ces matériaux fondent et collent, le risque est surtout l’asphyxie. Pour information certains pompiers morbides appelaient les sac de couchage un “ sarcophage ” bien avant qu’on leur en donne la forme et le nom (allez savoir pourquoi!).

Il est possible de badigeonner des tissus avec des solutions ignifuges, limitant le cas échéant la propagation des flammes. (genre cristaux à diluer dans l’eau et à asperger sur les tissus)

Pendant le GN, si possible identifiez tous les détenteurs de téléphone portables et leur numéro respectifs. Identifiez toutes les personnes de profession médicale, et les secouristes.

 

b) Alerter

Avant un GN il vaut mieux prévenir les pompiers, et au mieux leur donner rendez vous sur le site. Ainsi en cas de pépin, le jour J, ils ne seront pas surpris, et vous gagnerez du temps. (Et croyez moi dans une civière le temps est long).

 

c) Secourir

Pour un GN prévoyez une sortie et un itinéraire d’urgence, où vous aurez un véhicule permettant d’évacuer rapidement des blessés. (Nota bene ceci est valable pour tout GN où souvent les véhicules des organisateurs premiers arrivés sont coincés par ceux des participants...).

 

III La classification des feux

 

Classe A 

Feux de solides, principalement d'origine organique. Combustibles : Bois, Papier, Carton, Charbon, Végétaux, Textiles naturels 

Moyen d'extinction : Eau (avec ou sans additif), Poudre, Mousse. 

 

Classe B 

Feux causés par la combustion de liquides ou de matériaux liquéfiables. Combustibles (par exemple) : pétroles, benzène, éthers, cétones, solvants, kérosène, essence, white-spirit, gasoil, matière plastique, caoutchouc...

Moyen d'extinction : Dioxyde de carbone, Poudre, Eau (avec ou sans additif). 

 

Classe C 

Feux de gaz. Combustibles : Gaz de ville, Butane, Propane, Méthane, etc. 

Moyen d'extinction : Dioxyde de carbone, Poudre. 

 

Classe D 

Feux de métaux. Combustibles : Aluminium, magnésium, lithium, sodium, potassium, etc. 

Moyen d'extinction : Poudres et liquides spéciaux, sable sec, ciment 

 

Classe F 

Feux liés aux auxiliaires de cuisson sur les appareils de cuisson. Combustibles : Huiles végétales et animales, graisses végétales et animales, etc. 

Moyen d'extinction : Poudre par projection horizontale, Couvertures anti-feu, Mousse physique par projection horizontale.

 

 

(1) Que faire en cas de brûlure?

Je vous renvois à des cours de secourisme.

Physiquement, que ce soit du à un acide, de la chaleur ou du froid, il faut empêcher sa propagation dans les tissus organiques et donc la destruction de ces derniers, et ne jamais mettre de compresse en tissus ou en coton pour éviter les infections. En général passer la zone brûlée sous l’eau du robinet peut suffire (attention, certains acide réagissent violemment avec l’eau). Si la brûlure dépasse la surface d’une main, ou semble profonde ou encore si elle est au visage, il faut aller à l’hôpital. (je suggère les urgences). Si la brûlure résulte d’un incendie, c’est l’hôpital, car on a peut être inhalé des gaz.

 

(2) Que faire en cas d’intoxication par des gaz?

Aller à l’hôpital...

 

IV Comment traiter les brûlures

 

En cours de mise à jour

 

V Les Extincteurs

 

Les extincteurs à poudre sèche conviennent à la plupart des feux( Classe A, B et C ).Ils sont surtout conseillés pour les feux de liquides et de vapeurs inflammables. 

Les couvertures anti-feu permettent d'étouffer les départs d'incendie dans la cuisine ou de couvrir une personne dont les vêtements ont pris feu. 

  

VI Quel moyens mettre en oeuvre pour éviter les risques

Quel que soit l'incident, la responsabilité de l'association organisatrice sera engagée. Les moyens préventifs à mettre en oeuvre ne sont pas prévus par les textes, ce qui laisse une marge de manoeuvre importante, à adapter aux besoins spécifiques de chaque association.

 

Du côté des organisateurs :

L’équipe d’organisateurs doit savoir ou se trouve le matériel de secours, connaître le lieux et ses dangers. Il lui revient également de vérifier s’il y a un arrêté préfectoral qui interdit le feu au moment du GN. (C'est systématique dans le sud de la France en été mais cela peut arriver dans d'autres régions)

Il est toujours bon de savoir si certains joueurs sont pompiers, appartiennent à une profession médicale, ou ont tout simplement des diplômes de secourisme..

 

Du côté des joueurs

C’est lors du briefing que l’on doit sensibiliser les joueurs à la sécurité et au danger. Le feu fait partie de ces dangers. Il faut rappeler les règles en matière de localisation d'éventuels feux de camps, l'interdiction de jeter des mégots au sol (les organisateurs auront prévus des cendriers qui peuvent être de simples boite de conserves disposées aux bons endroits).

 

Le matériel de lutte anti-feu de base

Une simple couverture peut permettre d'étouffer un feu naissant. Il est toutefois plus sur de prévoir des extincteurs. Les plus petits coûtent environ 20€, ce qui n'est pas cher pour une sécurité supplémentaire.

Vous pouvez également repérerer les points d'eau et prévoir des stocks en cas de besoin.

 

Les lieux dangereux :

La cuisine, les tas de bois, les forets par temps, les tentes, les endroits ou il y a des tentures etc...

 

Les spectacles de feu:

Chimiste c'est un métier, militaire aussi, et faire des spectacles de feu bah c'est un métier aussi. Pour ce genre de festivité il s'agit d'avoir une relation de confiance et de ne commander un spectacle qu'a des personnes de confiance et en matière de feu le risque 0 n'existe pas il faut donc vérifier que la troupe à laquelle on délègue un spectacle est assurée pour ce type de prestation, en effet une association de GN de base n'est pas assurée pour les performances circassiennes et pyrotechniques.

Conseil: faire appel à des professionnels du spectacle.

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