FT 021 - Le partenariat inter assos

 


 


 


L'organisation de GN en partenariat avec une autre asso est une grande et belle chose. Mais on risque des dysfonctionnements, voire des disputes qui gâchent une amitié naissante. Alors mieux vaut savoir dans quelle galère on décide de ramer à deux...


 


Organiser un GN commun entre deux associations permet souvent de réaliser des projets plus "forts", en tirant parti de la complémentarité des partenaires : que ce soit le fichier de joueurs, la logistique, les PNJ, l'organisation, chaque association a ses particularités et compétences. Un projet commun n'est pas un GN réalisé avec le coup de main d'une autre association, mais un véritable partenariat. Cela n'a pas l'air, à la base, plus compliqué qu'un GN avec une équipe d'organisateurs peu habitués à travailler ensemble. Mais ça l'est. Essentiellement dans deux domaines : le partage et la culture.


 


1) Le partage


Dans un projet mono-association, les tâches, le travail et la responsabilité de chacun sont toujours répartis inégalement,


ce qui est admis. Les bénéfices et les risques sont quant à eux en général pour l'association. On peut s'inspirer de ce principe pour un projet multi-association :


- les tâches seront réparties entre des groupes (scénario, logistique, communication...) ayant à leur tête des responsables présents à la fois en leur nom et en celui de leur association. Les groupes gagneront parfois en efficacité à être mono-association, mais il serait dommage de ne pas favoriser les transferts d'idées et la convivialité;


- le travail sera obligatoirement inégal, entre personnes et entre associations, mais il doit être contractuel : si chaque


asso ne fournit pas la même quantité de travail, chaque association doit par contre prendre des engagements clairs, et être capable de suppléer en urgence à la défaillance d'un de ses membres;


- les risques sont en théorie partagés, mais, de fait, ils reposeront plus sur l'association qui fera venir le plus de joueurs, sur celle qui sera la plus solvable, sur celle qui traitera avec les fournisseurs (location de site, nourriture...) ; donc souvent celle dont est issu le responsable de la partie financière du projet;


- le matériel et les bénéfices doivent a priori être divisés en 2 parts égales, quel que soit le partage des tâches et du travail, pour éviter des débats d'évaluation ; par contre, certains équipements fabriqués pour l'occasion peuvent éventuellement être donnés à l'association fabricante pour le prix de la matière. Tout est une question de "contrat" préalable.


- au milieu des questions de risque et de bénéfice se trouve le versement des inscriptions : il me semble plus pratique


que toutes les inscriptions soient versées à la même association (avec des décharges de responsabilité spécifiant les 2 partenaires, voir fiche no17 "la fiche d'inscription"), que le budget soit établi avec l'ensemble des responsables d'équipes et que son suivi soit fait par un membre de chaque association. Cette centralisation avec un double contrôle permet de garder une maîtrise et une responsabilité ; de même, il est préférable que le responsable du projet soit d'une association différente de celui du budget.


- enfin, se trouve la double question de la répartition des places, à savoir de combien de place disposera chaque association, et combien de joueurs elle s'engage à apporter. Qu'il y ait surnombre ou manque de joueur, le problème sera toujours posé. Afin d'éviter des débats en cours ou après le jeu, il est donc nécessaire de préciser qui s'engage à quoi, pas forcément sous la forme d'un contrat signé, mais, par exemple, sous la forme d'un organigramme des équipes et d'une déclaration d'intention globale écrite. Si l'une des parties n'en veut pas, qu'elle cherche un autre partenaire.


 


2) La culture


La culture est un ensemble d'habitudes devenues des évidences et que l'on ne pense donc pas obligatoirement à expliciter, ce qui peut provoquer de graves problèmes dans la préparation aussi bien que dans le déroulement du jeu ; on les trouvera par exemple dans :


- scénario et personnages : vos scénaristes ont toujours écrit l'histoire puis l'ensemble des personnages, alors que votre partenaire compte bien faire écrire les personnages par l'ensemble de l'équipe, les scénaristes n'étant là que pour l'histoire globale et la relecture.


- proposition du jeu : vous avez l'habitude d'envoyer une proposition très complète sur 3 feuilles dans vos mailings, mais votre partenaire ne fait que des envois par internet et ne comprend pas l'intérêt de gâcher de l'argent à envoyer du papier.


- la fiche de personnage : vous décrivez avec soins les ancêtres, le passé et les liens familiaux de tous vos personnages, et votre partenaire vous dit qu'au lieu de perdre du temps sur du bavardage inutile, vous feriez mieux de lui mettre les indispensables points de compétence.


- les documents de jeu : votre livret de monde fait 50 pages, vous avez mis 4 ans pour le mettre au point et il est parfait, mais votre partenaire vous dit qu'il est beaucoup trop long, et que, de toute façon, il faut le revoir complètement pour l'adapter à ses joueurs.


- les règles : vos règles subtiles proposent 8 sortes de magie combinable avec les 4 éléments, ainsi qu'un système de points de vie répartis sur tout le corps et une impossibilité de mourir, alors que votre partenaire joue avec les sorts d'ADD 1erniveau et des coups de hache qui tuent.


- les pratiques : vos joueurs dorment dans une zone hors jeu et mangent tous au chaud à l'auberge à heure fixe sous la protection d'un aubergiste 24ème niveau, alors que votre partenaire est adepte du jeu hyper-réaliste 24h/24 où chacun se débrouille et où l'auberge est le lieu de tous les dangers.


A l'idéal, participez chacun à un jeu de l'autre. Discutez de ces points lors des premiers contacts entre les deux associations, même de manière grossière. Le responsable du projet doit présenter ce qu'il souhaite faire ; s'il n'y a pas, à la base, d'incompatibilité majeure qui ne puisse être réglée très vite, alors le reste ne sera que du détail, qui fera l'objet de négociations autour d'un verre...


Il n'y a pas de recette miracle : organisez avec des gens différents mais qui vous ressemblent quand même un peu...et partez tous les deux dans l'idée que l'autre n'a pas forcément tort. Ca ne vous rappelle pas des rapports de vie quotidienne sur le choix des rideaux ?


 


Rédacteurs : O. Artaud, Rôle; O. Raffal & S. Compte, Agam


 

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