Vendredi 06 Octobre 2017
Début : 20H00
Fin : Dimanche 08 Octobre 2017 - 12H00

Château Lavalade
Castelsarrasin
France
Occitanie, France

Darkover R'evolution
Les forges de Krom

GN inspiré de l'univers de Tenebreuse, romans de Marion Zimmer Bradley

GN Futuriste / Post-apo Répliques d'armes en mousse / latex 

Carte et itinéraire
 

Souvent les conteurs, les baladins, reprennent auprès du feu, cette vieille balade, aussi vieille que le monde, la Balade d'Hastur et Cassilda...
Les étoiles brillaient, reflétées sur la rive,
L'obscurité régnait sur la lande enchantée.
Comme l'eau silencieuse, les nuages et les pierres,
Sur la terre marchait la fille à Robardin.
Un fil d'or pur tenu entre ses deux mains blanches
Luisait avec éclat sur le fuseau d'argent.
Le pays des mortels paraissait déserté
Quand Hastur délaissa les Sphères de Lumière.
Puis, chantant dans la nuit comme un oiseau caché,
Cassilda prononça le mot qui est secret
Sur les eaux froides et claires clapotant auprès d’elle.
Il entendit son chant comme il tombait en vrille,
Et, tel un météore à travers les étoiles,
Il vint, foulant la nuit où règnent les ténèbres
Et sa flamme à la fin plongea dans les eaux sombres.
La chanson dans la nuit s’envola vers le ciel,
Lumière dédoublée, le soleil se leva
Et Hastur apparut, couché sur le rivage –
Les sables scintillant comme autant de bijoux.
Aussitôt Cassilda appela l’immortel
D’un nom terrestre, qui résonna dans l’éther.
Sa sœur, la Blonde Camilla, venant derrière,
Par l’aurore dorée amenée jusqu’à lui,
Vierge à la fleur, parée de longs cheveux de lin,
La brume se levant, le trouva à ses pieds.
Cassilda sanglota, toute pâle, et s’enfuit,
A genoux, Camilla lui souleva la tête.
Il vit en s’éveillant des yeux bleus, des yeux gris,
Il vit le jour mortel pâlissant devant elles,
Rengaina son épée dont le feu immortel
S’éteignit dans l’essor de son désir terrestre.
Les tenant par la main, il entra, chancelant,
Dans la sombre caverne au creux de la montagne
Où Alar sans repos nourrit la sombre flamme
Qui s’avivat bientôt quand parut Cassilda.
Pain blanc et vin corsé, cerises rouges et mûres
Dans l’éclat du matin portées par ses colombes
Camilla posa devant lui, en baissant la tête,
Et il mangea et but sous la lumière du monde,
Son éclat pâlissant en faible jour mortel.
Cassilda délaissa l’étoffe qu’elle tissait
Et dans la main du dieu la fleur bleue déposa,
Le condamnant ainsi au destin d’un humain,
La fille à Robardin en reçut un baiser.
L’étoffe d’or abandonnée sur le métier,
Jour après jour, Camilla s’assombrit ;
Cassilda rayonnait comme un soleil d’été
(Si prompt, si prompt est l’amour des humaines) ;
Ils marchaient dans les bois sous le soleil mortel,
Regardaient les marées fluer et refluer
Et voyaient sur le lac la roue d’argent tracer
Son céleste chemin reflété par les flots.
Camilla affligée, retenant ses sanglots,
Transforma les eaux grises en nuages mouvants.
Là où les pas d’Hastur illuminaient la grève
La vierge aux fleurs allait, seule dorénavant,
Mais se tenant, souriante, aux côtés de sa sœur,
Portant dans ses bras blancs, l’enfant miraculeux,
Le Fils d’Hastur, en langes d’or, et le berçant.
Elle fut la première à serrer sur son cœur
Le fils de Cassilda, l’enfant de la Lumière.
Or, les roues de la nuit inclinaient maintenant
Vers les brillantes faux de la noire Avarra.
Les chants de Cassilda s’élevaient sur la plage
Et la harpe d’Hastur tintait comme l’airain.
Mais la flamme nourrie au cœur de la montagne
Monta jusques au toit en rouges terrifiants.
Camille effrayée s’enfuit de la caverne
Car Alar appelait Zandru aux sombres rives.
Le corps enveloppé d’un brouillard effrayant,
Les yeux enténébrés par les ombres mouvantes,
Le visage obscurci par un funeste rêve,
Le Dieu trembla, voyant qu’en laissant les étoiles
Il avait réveillé le mal impitoyable :
Et le Plus Sombre Cœur sut qu’il était mortel.
Monté des profondeur, un fragment des enfers
S’abîma dans le cœur du ténébreux Alar
Et la rage furieuse en lui fit irruption.
Il appela Zandru, le maître des enfers,
Et dans son feu ténébreux forgea sans repos
L’épée ensorcelée à la clarté obscure,
Il y jeta un sort porte-malheur
Trempé dans les Terreurs engendrées par la Nuit,
Et le grava en runes sombrement serrées,
Incantations propices à l’envol des fantômes.
Il ne vit pas un dieu, mais un démon haï
Dans la tête d’Hastur, rayonnante et dorée ;
Les pleurs de Camilla furent pour lui le signe
De pensée malveillante et ténébreux desseins ;
Il ne vit pas le plan prédestiné
Donnant au dieu Hastur une épouse mortelle,
Ne comprit pas non plus qu’un grand amour terrestre
Pût lui donner bien plus qu’une vie de mortel.
Silencieux comme l’ombre, il vint sur le rivage
Où Hastur à la nuit chantait son chant humain,
La blonde Camilla tremblait de désespoir,
Cassilda rayonnait de joie et d’espérance.
Silencieuse était sa chanson dans le noir.
Cachée à tous les yeux, Camilla sanglotait
Mais Hastur s’approcha, se pencha tendrement
Pour relever la vierge à la blancheur de neige
Et déposer un saint baiser de frère aimant
Sur le visage pur et beau comme une fleur
De celle qui était la sœur de son aimée.
Transportée de bonheur par le baiser du dieu,
Elle eut regret d’avoir perdu plus qu’un amant.
Non loin d’eux sur le sable, Cassilda souriait,
Et souriait aussi son enfant qui jouait.
Puis une ombre cacha son visage innocent
Et, dans la nuit, Alar le mauvais s’avança,
L’épée ensorcelée jetant sa flamme froide
Sur le couple enlacé d’Hastur et Camilla.
Par sa magie perverse, Alar les détruisit.
Surprise, Camilla tomba sans aucun cri.
Protégé par le cœur de la blonde Camilla
Hastur sut qu’il pouvait mourir tel un mortel,
Et s’élevant au ciel sur des rayons de feu,
Redevint immortel en perdant son amour.
L’épée gisait, brisée, sur le rivage sombre,
Mais aucun œil humain ne revit Camilla.
Par les sorts de Zandru, l’épée était forgée
Pour bannir seulement, non pour assassiner.
Percée de part en part de la maudite lame,
Camilla disparut au Royaume des Ombres
Où elle erra longtemps, en proie à la douleur
Et ses pleurs retentirent jusqu’à la fin de l’an,
Se transformant alors en tristesse et soupir,
Feuilles d’argent tombant comme pleurs étouffés
Dans les peurs estompées du crépuscule gris
Mourant comme un baiser des amants déjà morts.
Le Fils de la Lumière se trouva condamné
(Son père tout-puissant l’ayant bien décidé
Lorsqu’il s’était enfui au Royaume du Feu )
A briller dans le ciel, étoile solitaire,
Car il ne pouvait plus régner dessus la terre
S’il y avait causé quelque peine aux mortelles.
En cette heure fatale il devait retourner
Dans les sphères lointaines qui étaient son domaine.
Aux regrets éternels des mortels affligés,
Le dieu n’engendra plus aucun fils parmi eux.
Au bord du lac, Hastur jamais plus ne revint
Non plus que Cassilda ne prit mari mortel.
Mais quand brillait l’étoile sur les tours du pays
Elle levait au ciel des yeux pleins de lumière
Et des grèves, miroirs des constellations,
S’envolait sa chanson vers la voûte céleste.
Vêtu du tissu d’or, elle emporta l’enfant
Au plus haut de la Tour dressée dans le Désert,
Où séjournait Astra aux jours de l’ancien temps.
Il y reçut les titres de Seigneur et Roi,
Fut prié de garder le manteau d’or troué
Arraché au métier alors qu’elle fuyait,
L’or de ses fils ténus à jamais déchiré ;
D’avoir cerise rouge à son grand bouclier ;
De conserver pour lui et de cacher à tous
La maléfique épée ayant fait leur malheur.
Cassilda eut un trône au plus haut du pays.
La couronne d’Hastur brilla en haut des cieux.
Dans le désert fut érigée une cité
Et l’enfant-roi y régnerait toute sa vie.
En déplorant la mort de la Blonde Camilla
Dans un filon d’opale on lui creusa sa tombe.
Et depuis lors, toujours les vagues nuageuses,
Battent du lac sacré les rivages brumeux.
Larmes et chants murmurent dans l’air calme.
Le jour Cassilda chante, la nuit Camilla pleure,
Et l’étoile d’Hastur brille aux cieux, solitaire
Lui qui devint mortel d’aimer une mortelle.
Alar dans les ténèbres à jamais enchaîné
Jamais ne reverra la lumière du jour.
Liée à lui par d’obscurs et pervers maléfices,
Une louve cruelle ronge son cœur maudit.
Les descendants du roi resplendissant d’Hastur
Sont devenus d’un coup tes aïeux et les miens.
(Par Marion Zimmer Bradley)

 

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